Création Numérique et Programmation
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Rencontres
Musicales
Pluridisciplinaires
2008

Présentation
Vendredi 14 mars
Samedi 15 mars
Bulletin d'inscription

Dates
14 et 15 mars 2008

Lieu
Ecole Nationale des Beaux-Arts
Les Subsistances
8bis quai St Vincent
69001 Lyon
Tél. 04 72 00 11 71


Renseignements et Inscriptions
Grame
9 rue du Garet,
B.P. 1185,
F-69202 Lyon Cedex
Tél. 04 72 07 37 00



PRESENTATION

 

Les Rencontres Musicales Pluridisciplinaires 2008 sont organisées par Grame et l'Ecole Nationale des Beaux-Arts, avec le soutien du Ministère de la Culture et des entretiens Jacques Cartier
 

La création numérique fait appel à de nombreux outils, qu'il s'agisse d'appareils dédiés ou de logiciels spécialisés, dont la puissance et la sophistication n'ont cessé de croître depuis la fin des années 50. Les progrès considérables réalisés dans le domaine des interfaces graphiques et de la communication Homme-Machine à partir des années 70 ont rendu ces outils de plus en plus conviviaux, permettant leur appropriation par un nombre croissant d'artistes.

Bien que plus faciles d'accès, ces logiciels n'ont pas pour autant fait disparaître du champ artistique l'utilisation de la programmation informatique. Les développements, initiés dès le début des années 60, de langages de programmation spécialisés dans la composition musicale, le traitement du son, puis ultérieurement les images de synthèse, ou les interactions temps-réel, etc., n'ont en réalité jamais cessé. On peut même considérer que les artistes sont parmi les pionniers de ce que l'on appelle aujourd'hui le "end-user programming". Il convient donc de s'interroger sur la place de ces langages et plus généralement de la programmation informatique, dans l'acte de création artistique. La programmation n'est-elle qu'un simple geste technique et subalterne, ou s'inscrit-elle plus profondément dans l'acte de création numérique et dans la pensée de l'artiste ?

Un certain nombre d'oeuvres et de démarches artistiques (le "live coding" par exemple) se placent très clairement dans la deuxième hypothèse. Elles utilisent la programmation informatique de manière radicale comme support d'une démarche d'invention pure. Elles conduisent à l'émergence d'une forme nouvelle de programmation que l'on peut qualifier de «programmation créative». Contrairement à la programmation informatique traditionnelle, qui vise au développement de programmes et d'applications, la programmation créative a pour but l'invention et la conception "d'objets" numériques. Elle s'attache -via leurs processus d'engendrement- à décrire ces objets algorithmiquement car c'est souvent la seule façon d'appréhender véritablement ces objets complexes.

Pour prendre un exemple dans le domaine musical, il est généralement plus pertinent, et plus facile, d'inventer l'instrument qui va produire le son, que le son directement. Le langage de programmation est alors utilisé non seulement comme moyen de description et de réalisation technique mais également comme moyen de découverte, d'invention et d'exploration de l'espace des possibles. Dans le domaine des oeuvres interactives, comment décrire des interactions, impliquant les musiciens ou le public, avec toute la liberté et la généralité voulue sans faire appel à la puissance expressive de véritables langages de programmation ?

L'objectif du colloque sera donc de faire le point sur cette pratique, sur ses implications artistiques, mais également sur ses implications scientifiques et techniques. En effet la programmation informatique a longtemps été conçue pour une démarche d'ingénieur, de type résolution de problème. Ce type de démarche suppose que l'objectif, le programme à écrire, le problème à résoudre, puissent être définis et formalisés aussi clairement que possible, avant même que l'activité de programmation ne commence. Or, bien souvent il n'y a rien de tel dans la programmation créative. L'objet de la création ne préexiste pas forcément au travail de programmation, de la même manière que la musique à jouer ne préexiste pas au travail d'improvisation (même si cela se prépare, bien entendu). Il se découvre et s'invente dans le faire, dans l'interaction avec le langage de programmation. Il en est l'émergence et non plus seulement la prémisse.

Y. Orlarey (Grame), Gilles Grand (ENBA-Lyon)